A COTE


A Coté

Stéphane Mercurio
et
Anna Zisman





S'il est un sujet brûlant d'actualité aujourd'hui, c'est bien celui de l'incarcération. Le documentaire de Stéphane Mercurio A COTE traite de ce sujet difficile et douloureux d'une façon inattendue ; l'incarcération "du côté" des familles qui viennent rendre visite aux détenus. On ne verra rien ni de la prison -si ce n'est quelques plans de l'extérieur- ni des conditions de vie des détenus.

Pour autant, le film nous rend compte avec force et émotion de la vie en prison. Ce sont les épouses, les mères, les pères, les enfants des détenus qui vont "A COTE" des détenus, de l'autre COTE du mur nous transmettre au travers de leur vie la réalité de la détention : la prison pour l'écroué, et une autre forme de détention en quelque sorte, le vécu de parents d' incarcéré. La vie de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes qui vivent au rythme des visites à la prison, qui vivent "avec" l'absent.

Elles (et ils ; pour l'essentiel des femmes) se retrouvent le temps d'un café ou plus, attendant l'entrée (... ou pas) au parloir. Elles nous disent leurs espoirs, leurs angoisses ; elles nous montrent leur courage, jusqu'à l'abnégation parfois ; elles nous montrent leur amour, leur attachement à celui qui est de l'autre côté du mur. Comme dit l'une d'entre elles ; "nous sommes là parce que quelqu'un que l'on aime a fait une bétise et a été puni pour cela ; nous, nous n'avons rien fait ; mais nous sommes punies d'aimer cette personne" ; de fait ces femmes en s'exprimant sur les conditions d'incarcération, les incohérences et injustices des procédures judiciaires et pénitentiaires parfois illogiques, en contradiction avec toute évaluation humaine, nous parlent des conséquences de l'incarcération sur leur propre vie, une vie où elles-mêmes ne sont plus tout-à-fait libres, une vie où, pourtant libres, elles sont aussi incarcérées parce-qu' impliquées complètement par l'incarcération de l'être aimé ; toute leur vie s'organisant en fonction des jours et des week-ends de parloir, au rythme des rendez-vous avec les avocats ou les juges, de l'attente d'un jugement, de l'attente d'informations qu'on veut bien ou pas leur donner.



La qualité et la force du film résident dans l'originalité de la mise en oeuvre du sujet - l'incarcération vécue de l'extérieur- et un parti pris dans le filmage renforçant l'impact émotionnel ; le choix d'un espace clos et de prises de vues en cadres serrés, en laissant en même temps tout l'espace (de parole et d'expression aux parents de détenus : la présence de la réalisatrice est quasiment imperceptible ; les quelques questions posées sont exprimées de façon très discrète, en retrait par rapport à la parole des protagonistes) vient renforcer le propos des parents de détenus. L'ensemble du dispositif place le spectateur physiquement et émotionnellement au plus près du vécu des familles et de la situation du détenu, en l'enfermant en quelque sorte, en l'incarcérant virtuellement.



Les plans extérieurs nous rappellent que la vie continue dehors, avec notamment de superbes plans quasi photographiques, comme un temps suspendu celui de l'attente avant le prochain parloir, avant la sortie, celui d'un temps de vie arrêtée pour le détenu et sa famille.

Un très beau documentaire sur un sujet difficile non seulement traité avec une profonde humanité mais réussissant à nous faire entrer en empathie avec tous ces êtres qui nous font part, avec beaucoup de dignité, de leurs souffrances, de leurs espoirs ; des êtres qui forcent le respect par leur capacité de résistance et la distance prise avec leur propre situation et leur propre souffrance, pour analyser la situation et la souffrance de l'être aimé le temps de sa détention et à sa sortie ; une grande leçon d'amour.



Un film éloquent, dans sa façon d'élargir le champ d'une analyse plus générale du système de détention et de la justice, en considérant non seulement le détenu mais également les familles, laissant ainsi entrevoir le (sur)coût psychologique et social, non pas de la détention elle-même, mais du fait des aberrations quant aux procédures et organisation de celle-ci.
Malika LACOSTE

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Bande annonce :








Note, de la réalisatrice Stéphane Mercurio:




HISTOIRE D'UN TOURNAGE

En 2003, je rencontre Anna Zisman à une terrasse de café. Elle porte un désir de film sur les lieux d'accueil à côté des prisons. Un film semble possible. Je ne sais pas grand-chose de ces familles et j'ai une forte envie de rencontrer ces « invisibles ». J'aime cette idée de lieu unique, symbole à la fois de la parenthèse et de l'enfermement.

Nous circulons en France à la recherche du lieu idéal dans les centres d'accueil de familles de détenus ; de Marseille à Lyon, de Nice à Avignon, en passant par Lille, Bordeaux ou Angoulême... Finalement, je m'installe tout contre la prison de Fresnes. Là, dans une minuscule pièce, je me suis assise avec les familles, revenant semaine après semaine, écoutant ces femmes, découvrant un univers dont je ne savais rien ou presque. Je me souviens de cette personne âgée, un peu forte, humiliée. On lui demandait de retirer son soutien-gorge dont les armatures faisaient sonner le portique. J'ai oublié si elle l'avait ôté ou si elle avait renoncé à voir son fils ce jour-là. Une autre fois, les boutons dorés d'une jupe avaient sonné... Après une bonne quarantaine de déplacements, une constatation s'impose : le film à faire offre un niveau supplémentaire de perception du milieu carcéral. Au-delà du vécu des familles, ce film va raconter la prison, son arbitraire, ses interdits. En creux, mais avec évidence et d'autant plus de violence.



Je me souviens de cette femme qui prenait l'avion de Marseille quand ses finances le lui permettaient, de cette autre qui venait de Lyon avec ses enfants, train, métro, bus, plus de six heures de transport porte-à-porte pour trente minutes de parloir. Il me faut raconter ces trajets, la vie qui en dehors des parloirs continue, comme suspendue. Et la photographie le permettrait... C'est ainsi que naissent les séquences photographiques travaillées avec Grégoire Korganow. C'est aussi pendant ces repérages que commencent les discussions autour du son et de la musique avec Patrick Genet et Hervé Birolini. Le travail sonore doit à sa façon raconter la bulle, restituer cette temporalité très particulière de cette vie à côté.


À Fresnes, l'association de bénévoles accepte avec enthousiasme le tournage du film. Les femmes et les quelques pères ou fils, les uns après les autres, au fi l des semaines en acceptent l'idée, s'en emparent. Ils veulent la parole. C'est la première fois que je ressens une telle nécessité de la part de « personnages ».

Mais après cinq mois de présence dans les lieux, sur deux années, quinze jours avant de commencer le tournage, l'administration pénitentiaire, propriétaire des murs du centre d'accueil, prétexte le niveau rouge du plan vigipirate pour nous interdire le tournage.

« Grâce » à cette interdiction arbitraire, la productrice Viviane Aquilli dépose auprès du CNC une demande d'avance sur recettes que le fi lm obtient en mars 2006. Notre seule issue est alors de trouver un centre d'accueil indépendant de l'administration pénitentiaire, sans être sûrs qu'il existe. Je finis par rencontrer l'équipe de l'association Ti-tomm ; Ti-Tomm, petite maison conviviale à côté de la maison d'arrêt des hommes de Rennes. Je m'y installe au printemps 2006, regrettant « Fresnes la dure ». Mais je sens très vite que ce lieu beaucoup plus doux, avec ses tables fleuries, son jardin séparé de la prison par un mur, est beaucoup plus cinématographique, la parole y est beaucoup plus profonde, plus intime.

Ti-tomm
Pendant près de dix mois, je suis à Ti-tomm deux fois par semaine, dès l'ouverture. Je fais la connaissance de Séverine, Claire, Pierre... Et quand, entre deux parloirs, le centre se vide pour une quinzaine de minutes, j'écoute les bénévoles. Au fi l des semaines, doucement, la confiance s'installe. Certaines femmes passent une partie de leur journée dans la maison d'accueil. Elles partagent leurs difficultés, les enfants jouent dans le jardin ; nous bavardons autour d'un café... Je pourrais être l'une d'entre elles. Au gré de leur récit, j'imagine mon enfant, mon mari ou mon père en prison. J'ai su leur angoisse « de ne pas savoir », leur terreur face au suicide toujours présent, à la bagarre qui tourne mal. J'ai su leurs nuits blanches. J'ai vu leurs problèmes financiers, la complexité juridique, la peur du lendemain, la solitude, la honte... L'amour énorme. À chaque histoire, je me demande ce que je ferais moi à leur place. Sans jamais avoir vraiment de réponse... Tout au long des quatre années de travail sur À côté, je rencontre probablement deux cents familles. Jamais ou presque, elles ne remettent en cause l'emprisonnement de l'être aimé. Mais elles posent toujours les mêmes questions : « Pourquoi je ne peux jamais rien savoir ? Pourquoi la première fois que je viens le voir en prison sans en connaître les règles, le linge m'est-il jeté au visage parce que " non réglementaire " ? Pourquoi je ne peux pas lui apporter de livres ? Pourquoi la nourriture doit-elle entrer en cachette ? Pourquoi les détenus doivent-ils tout " cantiner " à des prix prohibitifs ? Pourquoi ne me prévient-on pas s'il est transféré ? Pourquoi n'est-il pas informé si je loupe un parloir que c'était juste pour une minute de retard ? Pourquoi le cahier d'école de ma fille peut être signé par le père à Rennes et pas à Fresnes ? » Comment ces femmes sont-elles capables d'un tel amour ? Pourquoi la peine s'étend-elle à elles, souvent unique lien du détenu avec l'extérieur, unique chance de retourner à la vie normale, unique espoir de réinsertion. Pourquoi ?

Stéphane MERCURIO





Note, de la co-auteur, Anna Zisman:



LA GENÈSE

C’est Françoise, mon amie monteuse, qui m’a aidée à soulever le couvercle. Elle connaît mon écriture. Elle me connaît, tout simplement. Elle m’a dit : « Tu as une écriture cinématographique ». J’ai gardé cette phrase dans ma boîte. Et puis je lui ai parlé de ce sujet, à propos de ces hôtels à côté des prisons, qui ne devaient être là que pour accueillir ceux qui venaient de trop loin voir leur proche incarcéré, forcés de passer là une nuit avant de rentrer.

J’avais compris que c’était un film qu’il fallait faire. J’ai commencé à chercher ces hôtels, que j’avais imaginés plutôt que croisés. Sorti de sa boîte, le sujet a bien failli disparaître. Parce que des hôtels comme ceux que j’envisageais, il n’y en a pas. Quelques coups de téléphone et visites me l’ont vite appris. J’avais l’idée d’un lieu homogène, autonome, une parenthèse entre le temps quotidien et celui de la prison. J’ai continué à chercher. Ils devaient bien exister ces espaces, ou sinon, où iraient-ils, tous ces gens qui doivent organiser leur vie en fonction des heures de parloir qu’on leur accorde?



Ils sont environ deux cents. Deux cents lieux d’accueil en France, gérés par des associations. À côté des prisons. Dans des appartements, des lieux cédés par la mairie, ou, plus rarement, des bâtiments prévus à cet effet, des bénévoles sont là pour accueillir les familles des détenus. Alors les gens passent par là, souvent à chaque fois qu’ils viennent au parloir, deux ou trois fois par semaine. C’est donc là qu’on peut venir les rencontrer. Découvrir qu’ils préfèrent arriver très à l’avance, avant l’heure de voir leur fils, leur mari, pour se donner le temps d’entrer dans un autre temps, entre le très court terme du petit quart d’heure de la visite, et le très long terme de la peine. Découvrir que des habitudes s’instaurent, découvrir que des relations se tissent, découvrir qu’il y a véritablement un film à faire ici. Alors Françoise m’a présenté Stéphane. Parce qu’elle pensait que son oeil de réalisatrice entendrait ce que j’avais à lui raconter. Et tout de suite, tout est devenu très concret. Il fallait aller voir des lieux, rencontrer des gens, confronter l’idée à la perspective d’en faire un fi lm. C’était presque magique de sentir comment si vite, Stéphane a su s’emparer de ce projet que j’avais si longtemps gardé au fond d’une boîte.


Anna ZISMAN



Note du photographe, Grégoire Korganow

60 000 détenus dans les prisons françaises. Combien de mères, de pères, de femmes et d'enfants ? On ne sait pas. Invisibles. On ne les représente pas, on ne les écoute pas, on ne les voit pas. Ils n'existent pour personne ou presque.

(c) Grégoire Korganow

En 2005, la réalisatrice Stéphane Mercurio m'a proposé de participer à son film, À côté, sur les familles de détenus. Elle avait installé sa caméra à l'intérieur d'un centre d'accueil à Rennes, tout contre la prison des hommes. Les familles viennent là avant et après les parloirs, plusieurs fois par semaine. Elle m'a proposé de photographier les familles des détenus à l'extérieur du centre d'accueil, notamment lors des trajets de quelques-unes de ces familles de leur domicile à la prison. Je ne connaissais rien de la prison. Comme beaucoup, je n'avais jamais imaginé que, derrière un détenu, il y avait souvent une famille qui aimait cet homme privé de liberté. Je me suis rendu au centre d'accueil à Rennes.

(c) Grégoire Korganow

J'ai pris alors en pleine figure cette réalité : la brutalité de la prison. J'ai vu la colère de cette jeune fille de 17 ans à qui l'administration pénitentiaire refusait le droit de visite, sous prétexte qu'elle était mineure. J'ai vu la détresse de cette mère, tenant un nourrisson dans les bras, à l'annonce du transfert de son fils, « son grand », dans une prison perdue, à 400 kilomètres de là, sans moyen pour s'y rendre. Elle n'avait pas de permis, probablement peu d'argent et 5 enfants. J'ai vu les mains de cette femme se tordre d'angoisse après s'être rendue au parloir. On lui avait répondu que son mari n'était pas là. Point final. Où était-il ? Qu'avait-il pu lui arriver ? Aucune réponse.

(c) Grégoire Korganow

J'ai vu des femmes dissimuler sous leurs vêtements quelques friandises pour les donner en cachette à leur homme pendant le parloir. J'ai été impressionné par la dignité de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants qui se battent pour maintenir cet amour, unique chance de réinsertion pour un détenu. Je me suis totalement engagé dans ce projet. Pendant plus d'un an, j'ai photographié ces vies suspendues, entre parenthèses : lors d'un procès d'assises, d'un déménagement pour se rapprocher du mari incarcéré, d'un parloir sauvage - des femmes viennent parfois au pied des murs de la prison pour tenter de communiquer avec leur proche emprisonné. C'est interdit et elles risquent de se voir supprimer leur droit de visite si elles sont découvertes.

(c) Grégoire Korganow

J'ai raconté l'intimité, la solitude de ces familles. J'ai photographié cette vie où tout semble attendre le retour du père, du mari ou du fils. Pas d'image spectaculaire, juste des regards, des gestes qui racontent cette vie à côté de la prison : Claire qui se pelotonne dans un T-shirt porté par son homme, Chantal seule, tendue dans la salle rouge de la cour d'assises de Nantes, ou encore Christine sur le trottoir hurlant des mots d'amour à son mari derrière les barreaux. J'ai poursuivi ce travail au-delà du film, au centre d'accueil de Rennes et j'ai fait des portraits. J'ai photographié des femmes à leur sortie du parloir. Quelques minutes pour saisir ces visages silencieux sur lesquels l'amour mais aussi la violence subie sont inscrits. En observant ces visages qui fixaient l'objectif, je cherchais à saisir ce lien si fort qui unit ces femmes à leur proche incarcéré. Ce sont elles qui maintiennent les liens. Femmes courages qui portent sur leurs épaules cette double condamnation, celle de l'être aimé et celle d'une administration qui les méprise.

(c) Grégoire Korganow

Les écouter, les regarder, c'est résister.

Grégoire KORGANOW


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Note du créateur sonore, Hervé BIROLINI

« A côté » a la particularité de se composer de séquences filmiques et de séquences photographiques. En m’intégrant dans cette esthétique tantôt réaliste tantôt stylisée, j’ai composé la musique de ces suites d’images fixes. Ces îlots où le spectateur peut s‘échapper de la parole donnée dans l‘action laissent place à une autre expression, celle de la confidence.

J’ai utilisé les prises de sons spécifiques, réalisées pendant les séances photo. En découpant celles-ci en échantillons, j’ai ainsi créé une partie de mon « instrumentarium ». Tantôt transformés, tantôt bruts, les sons viennent faire respirer et rythmer les séquences. Ils apportent la dimension temporelle de l’évènement ce qui contraste avec la fixité de ce que nous voyons. Des sons instrumentaux viennent compléter chacun de ces moments selon le lieu. La présence de ces univers est tantôt discrète tantôt forte, mais laisse toujours la place aux récits et aux confidences des femmes et des hommes qui traversent ces « bulles » de leurs voix. Toutefois, je considère la voix comme une manifestation instrumentale à part entière, elle est travaillée comme faisant partie intégrante de la composition. La voix a aussi un rôle musical qu’il ne faut pas négliger.







Pour aller plus loin :

Dans Surveiller et Punir (1975), Michel Foucault, cherche à identifier le problème du pouvoir : celui qui a marqué aux fers d’abord, celui qui enferme ensuite et qui s’efface derrière l’omniprésence d’un regard. Ce regard qui surveille sans cesse et dont on devait déplorer l’exportation hors des murs de la prison, au coeur même de la société.







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LIENS UTILES








Films & Documentaires ayant pour sujet la Prison
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Sylvaine Dampierre
Un enclos.
75 mn.
Le centre pénitentiaire de Rennes est une prison pour femmes au cœur de la ville. Ce bâtiment ancien, comporte à l’intérieur de ses murs, un vrai jardin. Il est ouvert aux prisonnières sous la responsabilité de l’aumônier. Ce jardin modeste, permet une pause dans la contrainte. Le film s’ancre au jardin pour filmer la prison dans ses failles, l’univers carcéral à partir de ses vides, et parce que la rencontre et l’échange y sont possibles.
Les femmes de Rennes disent du jardin qu’il est " le seul lieu dans la prison où l’on ne sent pas en prison ".

Raymond Depardon
Délits Flagrants
Connaissance du ciné,1993, 1h45
L'itinéraire de 14 personnes retracé depuis leur arrestation en flagrant délit jusqu'à leur entretien avec un avocat, après qu'elles soient passées de la garde à vue au dépôt, puis qu'elles aient comparues devant un substitut du procureur.

Renaud Victor
De jour comme de nuit
s.l., 1991, 2 fois 52 mn. Documentaire
La prison des Baumettes qui permet d'approcher la réalité de l'enfermement tant du point de vue des détenus que des surveillants.

Odile Kirchner
Maison d'arrêt.
Paris : Centre National de Documentation Pédagogique, 1984, 29 mn. documentaire
Tourné à la Maison d'arrêt de Bois d'Arcy, avec la participation du personnel de surveillance, ce film en scène la vie quotidienne d'un détenu, incarcéré en détention provisoire pour recel d'objets volés.

Alain Cavalier
Libra me
1994

Marco Becchis
Garage Olimpo
Ocean Films (Argentine), 1999, 1H38.
Maria milite contre la dictature militaire argentine. Un matin, elle est enlevée et conduite au Garage Olimpo, l'un des nombreux lieux de torture de Buenos Aires. En son tortionnaire, elle reconnaît Félix, un voisin timide et amoureux d'elle. Maria doit jouer le tout pour le tout : Félix est son seul espoir de salut…

M. Otero, A. Rojo
Non lieux
Paris : la Sept vidéo, 1991, 70 mn. Documentaire
En 1989, les auteurs rencontrent, à la maison d'arrêt de Fleury-Merogis, deux jeunes détenus… De cette rencontre est né un film singulier et fort sur les exclus de la société…

Sybille Schönemann
Le temps verrouillé
RFA, Alert-film, 1990, 90 mn. Documentaire
En 1984, la réalisatrice Sybille Schöenemann fut arrêté et emprisonnée par les services secrets de RDA. Elle fut exilée en RFA durant l'été de 1985. Après la chute du mur, elle part à la recherche de traces sur les lieux de sa dégradation.

Raymond Depardon
Faits divers.
Pari films, 1983, 1H48. Documentaire
Pendant l'été 1982, Le réalisateur a suivi la vie d'un commissariat de police du Vème arrondissement de Paris avec son lot quotidien de faits divers tels que agressions, bagarres, suicides…

M. Guffroy
Mais qu'est ce qu'il font à l'école ?
Lille : Rectorat, s.d., 24 mn. Documentaire
Quatre portraits au programme de ce documentaire dont celui de Jean-Claude, 30 ans, en détention préventive depuis 9 mois, qui a repris ses études en prison.

Aux marches du palais.
Montpellier,: Centre Régional de Documentation Pédagogique, s.d., 18 mn. Documentaire
Cette vidéo n'est pas un film de plus pour expliquer la justice aux collégiens et lycéens.
C'est le résultat du travail menée par une classe de lycée qui, dans le cadre d'une opération Education Nationale / Justice, a lu, enquêté, discuté et écrit, la nouvelle qui a servi de base au scénario.
Cette vidéo propose également de mettre les élèves en activités. Le film s'arrête lorsque les protagonistes montent les marches du palais. Aux spectateurs de se transformer en juge, an avocat, en témoin, en acteurs de ce fait divers après avoir eux-mêmes lu, enquêté, discuté sur le sujet.

Daniel KARLIN
Vivre en prison

Jean Michel CARRE
Femmes de Fleury
1991, 58mn. Production : les films grain de sable
Une prison pas comme celles de la télé. Elle est grande, lumineuse, propre avec un jardin. Une réflexion en profondeur sur la détention mai aussi sur ce qui y conduit et sur la difficulté à ne pas y revenir.

Jean Michel CARRE
Galères de femmes
1993, 90mn. Production : les films grain de sable
Fleury Mérogis est la plus grande prison de femmes en Europe. Ce long métrage documentaire trace les portraits de sept femmes pendant leurs détentions puis dans leurs tentatives de réinsertion. Au delà de leur quête de vie et de liberté, la solitude, l’angoisse, les difficultés.. Identité et paroles : une profonde réflexion sur le problème de l’emprisonnement et de la réinsertion.

Jean Michel CARRE
Prières de réinsérer
1995, 52mn. Production : les films grain de sable
" Libérée ! " Quand l’annonce retentit, il y a d’abord la joie de sortir de cellule, de sortir des murs de Fleury-Mérogis. Pourtant que trouvent-elles ces détenues, en passant la porte symbolique ? La banlieue, la ville, la mégapole et ses multiples violences sociales, psychologiques et affectives. Prières de réinsérer témoigne des tentatives de jeunes, dès leur sortie de prison, pour accéder à la normalité, malgré tous les obstacles qu’elles rencontrent.

Jean Michel CARRE
Les matonnes
1993, 52mn. Production : les films grain de sable
Certaines femmes passent volontairement de longues années dans l’enceinte de la prison : ce sont les surveillantes, les " Matonnes ". Des femmes dont on ne parle jamais, excepté lorsqu’elles protestent ou font la grève. Des portraits nous racontent leurs motivations et leur " vie en prison ".



Bibliographie : réflexion sur l'univers carcéral:


MICHAUD (Marie)
Enfants, parents, prison : pour maintenir des relations entre l’enfant et son parent détenu.
Fondation de France, 1992, 150 p.
Résume la situation dramatique de 80% des détenus, en leur qualité de parents, et de 140.000 enfants, tout en soulignant le rôle de Relais enfants-parents qui consacre son action au maintien des liens parentaux.

Enfants et prison.
(Préface Pierre FARRARI et Michel BOTBOL)
Eshel, 1990, 204 p.
Enquête, réflexion et documents sur l’enfant et la prison. En 1988, plus de 600 enfants de moins de 16 ans et plus de 2.500 mineurs de 16 à 18 ans on fait l’objet d’une décision d’incarcération en France même.

OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DES PRISONS
Prisons, un état des lieux.
Paris : L’esprit frappeur, 2000, 320 p.
Les résultats d’une enquête menée par une ONG indépendante des pouvoirs publics. Après quatre ans de travail de terrain, l’OIP nous met en garde : il faut surtout vider les prisons tous ceux qui n’ont rien à y faire et dont l’enfermement ne sert ni la société, ni la victime, ni le détenu.

SALAS (Denis)
Le tiers pouvoir : vers une autre justice.
Paris : Hachette littératures, 2000, 252 p.
Denis sals démontre ici les enjeux de la vaste réforme de la justice lancée par Jacques Chirac en 1996, et prolongée par le rapport Truche et le projet d’Elisabeth Guiguou en 1997. Prenant à revers toute la tradition républicaine, la justice française cesse de dépendre de l’exécutif pour tendre à devenir, avec l’aide des médias, un véritable tiers pouvoir entre le peuple et ses représentants.

ATWOOD (Jane Evelyn)
Trop de peines : femmes en prison.
Albin Michel, 2000, 196 p.
Pendant neuf ans, dans quarante prisons de neuf pays du monde, Jane Atwood a rencontré, interviewé et photographié des femmes incarcérées. Après une exposition à la Villette en 98-99, elle relate la dureté des conditions de détention, l’inégalité des femmes et des hommes devant les juges, la question des enfants nés en prison, la peine de mort…

TOMASEVSKI (Katarina)
Des enfants en prison avec des adultes.
(traduit de l’anglais par Dominique LEVEILLE)
Fayard, 1986, 326 p.
Un enquête internationale dénonce le drame des enfants en prison.

ASSOCIATIONS NATIONALES DE REINSERTION
Prison, sortie, récidive. Briser le cercle : 5 000 bénévoles s'y emploient.
Paris : Association Nationale des Visiteurs de Prison, s.d., 29 p.
Le lecteur trouvera dans les pages de ce fascicule des informations utiles sur des associations qui présentent toutes des spécificités mais dont l'objectif ultime, briser le cercle de la délinquance, est partagé par chacune d'entre elles.

RAYNAL (Florence)
Prisons : quelles alternatives ?
Paris : éditions Corlet, s.d., non pag. Coll Panoramiques
Ce panoramiques aux multiples voix nous plonge dans un univers méconnu.

HYEST (Jean-Jacques), CABANEL (Guy-Pierre)
Prisons : une humiliation pour la république.
Rapport 449, tomes 1 et 2 (1999-2000).
Commission d'enquête du SENAT.
Paris : Journal officiel, 2000, 784 p.
A l'issue de cinq mois d'investigation qui lui ont permis de procéder à une soixantaine d'auditions, de visiter vingt-huit établissement pénitentiaires dont quatre au Pays-Bas et au Royaume-Uni, cette commission d'enquête dresse tout d'abord un tableau général de la situation des prisons et des conditions de détention.
Ce rapport se termine par une série de trente propositions d'urgence pour les maisons d'arrêt et propose en annexe avec un "guide du détenu arrivant".

CREDOC. DEPARTEMENT EVALUATION DES POLITIQUES SOCIALES.
Patrick Dubéchot, Anne Fronteau, Pierre le Quéau
La prison bouleverse la vie des familles de détenus.
Crédoc, s.d., 7 p.
Ainsi la composition générale de la musique intègre à la fois des sons du réel, des voix et des sonorités instrumentales. Le tout orchestré pour faire jaillir la musicalité des lieux et de ces instants hors du temps.

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